SCULPTEUR EN PETITE MONTAGNE

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J'ai toujours été sensible à l'art, mais quand j'ai du choisir une voie professionnelle, il y a un peu plus de trente ans, ce n'était pas pour mon entourage une  option possible.

 Par le plus grand des hasards, mon dossier scolaire ayant été égaré, j'ai appris le dessin industriel qui m'a sans doute apporté beaucoup pour la vision dans l'espace.

  Jurassien, j'ai toujours côtoyé une matière facile à se procurer pour la pratique de cet art, le bois.

   En 2003 j'ai voulu réaliser une pergola avec de vieilles poutres en chêne que l'on m'avait donné.  Mes premiers coups de ciseau servirent donc à réaliser des tenons et des mortaises. Dans les chutes, l'idée m'est venue de réaliser des chaînes et des mains pour maintenir des rideaux intérieurs, la machine était lancée...

  Un rondin de cerisier me permettra ensuite de sculpter 3 statuettes de petite taille. Je me lançais alors dans la conception d'une pièce plus importante, dans un bloc de  tilleul de 60 cm par 60 de diamètre.

  Comme je savais qu'un sculpteur résidait dans un village voisin, je me suis procuré ses coordonnées téléphoniques, l'ai appelé et nous nous sommes rencontrés. Ce fût une bonne rencontre.

  Ses premiers et très utiles conseils étaient de me procurer un ciseau plat le plus grand possible et de faire des grosses pièces. Si le ciseau est assez large, ses extrémités sortent du bois sans rester plantées et une grosse pièce n'a pas besoin d'être tenue, son poids suffit à la maintenir.

   Depuis, les années ont passé et j'ai enchaîné pièce après pièce, animaux, nus féminins (pour l'instant) oeuvres abstraites ou contemporaines. J'ai commencé par des sculptures réalistes car il me semblait important d'étre capable de copier la réalité avant de partir vers des créations plus abstraites.

   Comme beaucoup mon regard sur certaines oeuvres dites contemporaines était très critique, il a depuis évolué. 

  La sculpture sur bois, comme je la pratique, est une activité autant physique que mentale, demande peu d'investissement matériel, apporte beaucoup de satisfaction. C'est un art qui mériterait d'être plus accessible au grand public.

A mes débuts je pensais que contrairement au dessin on ne pouvait pas gommer une erreur et recommencer, mais j'ai appris que l'on arrive toujours à corriger une imperfection. 

  Contrairement à ce que j'ai souvent entendu, il ne suffit pas d'avoir un"don", sculpter s'apprend, demande de l'investissement, de l'imagination et de la sueur mais est à la portée de tous. Mon choix personnel a été d'essayer de ne pas être influencé par d'autres sculpteurs, de peur de ne pas réussir à faire autre chose que ce que j'aurais déjà vu. Au moins une de mes pièces n'aurait jamais vu le jour si j'avais consulté le book de mon ami Alain, car il avait déjà traité le même sujet de manière proche.

  Prendre des cours permet de découvrir un certain nombre de choses plus vite, permet à de nombreux sculpteurs, qui ont fait le choix courageux  de vivre de leur art, de gagner leur pain, mais peut également vous canaliser, vous enfermer dans des choix qui ne sont pas forcément les vôtres.

                Un imbécile est venu, ne savait pas que c'était impossible et  l'a fait!!

   Un autre aspect de ce domaine, qu'est la sculpture, est que les rencontres sont rarement pénibles, les sculpteurs (au masculin comme au féminin) sont majoritairement, à part quelques divas, des gens ouverts, qui partagent facilement leurs connaissances et pratiquent volontiers l'entraide.

                 Depuis quelques années je fais partie d'une association de sculpteurs, SculpNature. nous organisons tous les 2 ans une fête de la sculpture dans l'Ain, le Jura ou la Saône-et-Loire. C'est l'occasion de présenter notre travail au public, d'initier les plus jeunes à cette activité et de rencontrer d'autres créateurs.